travailler dans l'urgence
Partie me promener dans les chemins creux, j'ai croisé une brassée de coquelicots qui s'ennuyait sur son bord de talus. Mon aquarelle du jour était toute trouvée, mais, connaissant le peu de résistance des coquelicots coupés (surtout en ces chaleurs !) je suis vite rentrée, mon trésor au creux du coude, pour le jeter dans un broc d'eau glacée, sortir aquarelles et pinceaux. Je suivais à vue d'oeil mon bouquet piquer du nez et jetais les couleurs sur le papier trempé, l'esprit aux aguets, ayant peur d'aller trop loin, de perdre, par un seul coup de pinceau, l'harmonie qui se créait sous mes yeux. Ensuite, la routine. Laisser sécher en surveillant la tournure que prennent les choses, puis oublier la main qui guide l'encre noire, presque en regardant ailleurs. C'est ce qui s'appelle travailler dans l'urgence...